Extrait 6
Historique d’une famille de colons (cité par le Bachaga Boualam dans « Mon pays La France ») :
Le drame Algérien a eu son lot de sincérités et de mensonges. Les manipulations faites à l’Histoire l’ont déformé, opacifié. La génération Pieds Noirs qui a dû quitter l’Algerie par conviction ou nécessité s’est dans une large mesure insérée dans le cocon (souvent épineux ) hexagonal.
L’Histoire de Gépé conte, pour nos enfants, un parcours de déraciné Pieds Noirs, somme toute banal au regard d’autres bien plus extraordinaires, mais au cours duquel certains y trouveront des jalons.
Errance aux quatre coins du monde. quelque peu vaine qui débouche sur une prise de conscience identitaire mais douloureuse : le peuple Pieds Noirs se dissout.
Le vécu familial et sociétal est inséparable du vécu historique puisqu’il s’étend naturellement à la vie professionnelle et sociale au sein des familles déplacées. Bien des blessures ont laissé cicatrices ou ressentiments, masqués par les souvenirs et la nostalgie.
Elles ont ainsi marqué par le « Là-bas », les jeunes générations PN ou Harkis postérieures à l’exode de 1962,source parfois de ressentiments ou d’incompréhensions. Pourtant l’esprit pionnier de leurs pères a largement survécu. Il suffit de regarder de près l’actualité dans tous les domaines, de la littérature jusqu’ à la mode, pour apprécier l’impact Pieds Noirs dans la vie Hexagonale. Ce n’est pas un hasard.
L’auteur,
Né à Oran, alors département français, docteur en économie, Pierre Drouet a principalement développé une carrière dans les organisations internationales. Marié et père de trois enfants, il a effectué plusieurs séjours, en Amérique Latine et au Moyen Orient, avant de revenir en Europe où il réside. Il est auteur de plusieurs articles et d’un essai à caractère économique, ainsi que de deux ouvrages marqués politiquement.
Liminaire
Première Partie: l’Arrachement
Deuxième Partie : Vagabondage
Argentine
Voile au Vent
Bibliographie
Historique d’une famille de colons (cité par le Bachaga Boualam dans « Mon pays La France ») :
En 1962, Il apparaît impérieux aux Pieds Noirs, de trouver un dénominateur commun après l’abandon de l’Algérie et
Les familles Pieds Noirs pratiquent, en général, un patriotisme d’autant plus fort que leurs origines se diversifient aux
La plupart des enfants de Pieds-Noirs se sont peu intéressés aux problèmes subis par leurs parents lors de I’exode d’Algérie en 1962: révolte adolescente, rejet des valeurs de leurs ainés, propagande négative des médias, indifférence et manipulations de L’Education nationale…? Toujours est-i1 que le liminaire du petit livre précise que ce sont ses petits-enfants qui ont demandé à l’auteur, né à Oran, de leur raconter sa vie. Voici donc l’histoire de Gépé, un de ces déracinés: parti vers un exil incertain, indésirable en métropole et désireux alors de « larguer les amarres du bateau Hexagone ». De brillantes études l’amènent à opter pour une carrière dans la fonction internationale. Il tourne la page après l’échec d’un premier mariage, se remarie et, cette fois-ci, il est entraîné vers une série d’exils acceptés. Un vagabondage en Iran, en Afghanistan, an Pérou, en Argentine, au Pakistan… Il se retire en Uruguay où il achète une petite ferme pour y développer… un élevage de faisans!…
Tous ces voyages ont transformé Gépé en philosophe, i1 nous propose sa propre vision du monde où sévit la corruption et il s’éloigne alors de la partie Occidentale dont il ressent la décadence. Il propose aux nouvelles générations de regarder vers l’avenir en conservant l’héritage pionnier laissé par leurs parents…Gépé a trouvé son bonheur parmi les plates-bandes fleuries de ses souvenirs « fanés ou multicolores…comme Là-bas »Jean Scotto “ L’Algerianiste », Décembre 2023”
Un nouveau commentaire sur l’article « Extrait 1 »Auteur/autrice : H. Belasco
Cher Pierre
Ta remarque sur l’éclatement des familles qui est l’une des pires
conséquences de l’exode. En cela elles nous différencient de nombreux autres exilés
qui se sont pour la plupart regroupés géographiquement, ce qui ne fut
généralement pas notre cas. Une pierre noire de plus à transporter dans la
musette. Ton travail rejoint aussi celui de ceux, c’est à dire la quasi totalité des PN, qui refusent de se laisser effacer de l’Histoire. Notre génération, (celle qui a vécu l’exil) ne verra pas cette rédemption mais tout laisse à penser aujourd’hui que justice sera finalement rendue dans le temps long.
Nous avons failli disparaître car nous étions tellement accablés et occupés à survivre que nous
n’avons pas pu, ni su, parler, expliquer, faire comprendre à nos enfants
l’intensité de la douleur du pays perdu, cette blessure éternelle et invisible
que nous portons comme des stigmates. Par contre nous avons inconsciemment semé
en eux la bonne graine par notre façon de vivre, par notre résistance face à
l’hostilité (voire à la haine), par notre acharnement à nous battre, et surtout
par notre fidélité à nos valeurs. Cela valait bien de grands discours.Bravo Pierre pour ton apport à la sauvegarde de notre mémoire.
Copyright © 2023 All Rights Reserved | Pierre Drouet