Parce que mes filles et mes petits-enfants me le demandent, peut-être aussi parce que j’appartiens à un peuple en voie de disparition, les Pieds Noirs, et à une civilisation pour le moins décadente, j’ai survolé ci-après quelques années trop vite passées et leurs souvenirs d’Oran et d’ailleurs. Ces lignes ne prétendent pas constituer un recueil supplémentaire de rancœurs justifiées…Elles visent simplement à maintenir vivaces des vérités que beaucoup ont voulu effacer de l’Histoire et un contexte générationnel aujourd’hui disparu : Il nous reste, à nous, les derniers survivants Pieds Noirs, un devoir de mémoire, oral ou écrit, sur ce que fut notre éphémère Patrie. Il nous appartient aussi de tenter de rafistoler et d’actualiser quelques bulles familiales dont la plupart d’entre nous a été privée du fait de leur éclatement aux quatre coins du monde lors de l’exode de Juillet 1962 et de ses conséquences….